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Web-documentaire sur l’Initiative de Dialogue à Fukushima

jeudi 14 avril 2016, par Sandrine Esquirol-Paquerot

En ce début d’après-midi du 11 mars 2011, tandis que le soleil fait peu à peu place à un ciel couvert, les habitants de la préfecture de Fukushima s’affairent à leurs occupations habituelles. Bien que cette période de l’année soit un peu charnière avec l’atmosphère festive qui règne à l’approche des cérémonies de remise des diplômes, la journée s’annonce plutôt ordinaire lorsque, à 14 h 46, la terre se met à trembler.

Un phénomène courant auquel les Japonais sont bien préparés mais, très vite, les secousses prennent une ampleur inédite, plongeant la vie des habitants dans le chaos. La brutalité du séisme précipite au sol le mobilier et son contenu, interrompt la circulation, disloque le réseau électrique, rompt les canalisations. Quand vient la nuit, beaucoup se retrouvent privés d’eau et d’électricité, donc sans éclairage, ni chauffage, ni téléphone, ni télévision, tandis que de violentes répliques continuent d’ébranler les habitations. En raison du manque de moyens d’information disponibles, la plupart des habitants de la préfecture n’ont aucune vision d’ensemble de la situation. Ils ignorent ainsi ce qui s’est passé sur la zone côtière : le déferlement d’un tsunami balayant toute trace de vie sur son passage et noyant les moyens de secours destinés à refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Ils apprendront plus tard que trois des réacteurs nucléaires sont détruits, occasionnant une pollution radioactive majeure.

Quatre ans après le pire enchaînement de désastres naturels et technologiques qu’ait connu le Japon, les traces en sont encore visibles le long de la côte, ravagée par le tsunami, et dans la zone interdite, vidée de ses habitants. Un paysage de maisons, d’animaux, d’objets personnels et d’infrastructures à l’abandon y crée une atmosphère fantomatique, glaçante, tandis qu’à l’extérieur de la zone la vie semble suivre un cours presque normal. Ici, une station de mesure indique en temps réel, et en microsieverts par heure, le débit de dose de l’air ambiant. Ailleurs, une équipe de décontamination s’affaire à peler la couche superficielle du sol, remplissant de grands sacs transportés ensuite vers un entreposage temporaire, en attente de leur prise en charge… La vie habituelle ? Pas exactement !

Même si cela peut passer inaperçu au premier abord, mille et un problèmes restent à régler, à commencer par le traumatisme d’habitants aux prises, depuis plus de quatre années, avec des difficultés de tous les instants pour retrouver la maîtrise de leur vie. Des habitants qui, pour certains, vivent encore loin de chez eux, souvent dans des logements temporaires, et dépendent pour leur subsistance de l’aide versée par l’État aux personnes évacuées. Si le tsunami a coûté la vie à près de 16 000 personnes en quelques instants, les retombées de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi continuent, presque cinq ans après, à être perçues comme une menace pour la santé et comme un obstacle sur la voie du retour à une vie normale.

Près de trente ans après Tchernobyl, la tragédie de Fukushima montre clairement à tous ceux en charge de la radioprotection à quel point il importe de prendre en compte l’ensemble des aspects d’un accident radiologique, au-delà des aspects sanitaires, car la vie n’est pas qu’une question de santé. Ce changement de paradigme résume à lui seul l’expérience acquise au fil de quatre années d’échanges fructueux – en particulier dans le cadre de l’Initiative de Dialogue à Fukushima – entre des experts en radioprotection et une communauté de résidents de la préfecture de Fukushima désireux, plus que tout, de retrouver la maîtrise de leur vie.

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